Journée d’échanges cliniques sur l’autisme

Mai 2022

Le titre Styles de vie concernant l’autisme est une sorte de gageure quand on songe qu’aujourd’hui l’autisme est généralement considéré comme un handicap, marqué par un défaut, une déficience.

Pourtant, il y a dans la société un courant contraire qui participe de la dépathologisation de l’autisme comme d’autres entités cliniques. Ce courant, puissant, met en avant la différence plutôt que le déficit. Mettre l’accent sur la différence, c’est mettre en évidence la particularité d’un individu, voire la singularité d’un parlêtre, son caractère d’unicité qui vaut comme tel, hors-norme ou plutôt qui est la norme, celle de cet unique. Alors que le handicap, lui, est référé à une norme aujourd’hui toujours plus ou moins statistique.

Il est indéniable que la psychanalyse participe de ce mouvement qui traverse d’ailleurs tout l’enseignement de Lacan. Au début de son enseignement, il parlait de « position subjective ». Le terme position n’implique pas le défaut, au contraire, il implique un choix, fût-il inconscient ou forcé, « une insondable décision de l’être » . À la fin de son enseignement, il lance cet aphorisme : « Tout le monde est fou », c’est-à-dire que face au réel de la vie, chacun se défend à sa façon, la bricole à sa manière. Ce serait peut-être ça le style de vie : le bricolage de chacun, incomparable, pour faire avec la vie.
La vie, c’est beaucoup de choses, mais pour les circonscrire un peu autour de notre thème, on pourrait dire qu’elle a deux composantes principales : le corps et le lien social. Comment un sujet se débrouille-t-il avec son corps et avec le corps de l’autre ? Comment fait-il avec le langage et le lien à l’Autre ? Comment parvient-il à faire lien avec sa différence absolue ? Et comment le soutenons-nous par nos pratiques dans nos institutions ? C’est ce que nous proposons d’explorer lors de cette première journée de l’ASBL « Autismes et Inventions ».

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