La route – Bénédicte Lobelle

15 février 2024

Tout a commencé par le désir de mettre en lumière le talent des artistes accueillis à l’atelier arts plastiques de Pascale Vlaemminck, aux Ateliers du 94 Asbl.

À partir de là et d’un bureau situé à Houdeng-Goegnies, de discussions en rencontres, de plans sur la comète en pistes concrètes, de fil en aiguilles en bouts de tissus, assemblés par l’artiste Bénédicte Lobelle et les intervenants des Ateliers du 94, La route a vu le jour.

Ce serait une exposition d’œuvres existantes, créées à l’atelier arts plastiques des Ateliers du 94, depuis de longues années. Oh, et puis ce serait aussi une résidence d’artistes de peinture sur textile, abritée dans un lieu hors des sentiers battus ! Et pourquoi pas une « Joyeuse Entrée » en kimonos d’apparat conçus par les artistes en résidence, sur des sons et une scénographie réalisés avec les résidents de l’institution, au Théâtre à La Louvière ? Il arrive que les choses s’accordent (presque) d’elles-mêmes et que nous saisissions l’opportunité d’en écrire les traces.

La résidence a dépassé les rêves que l’on nourrissait à son sujet, – ainsi en va-t-il de notre travail, en général –, elle s’est terminée le 13 octobre 2023 et a directement trouvé son prolongement à l’atelier arts plastiques aux Ateliers du 94 Asbl.

L’exposition des œuvres existantes aura lieu dès l’ouverture de notre nouvelle structure d’hébergement, en 2024.

Quant à la Joyeuse entrée, elle se fera avec tambours, trompettes et bien sûr artistes, le jeudi 15 février 2024 à 19 h 30, dans le grand hall du Théâtre à La Louvière, en avant-première du spectacle Le songe d’une nuit d’été de William Shakespeare, adapté par la Cie Point Zéro. Elle sera suivie d’une exposition des kimonos et drapeaux présentés lors du défilé, du 15 février au 7 mars 2024, en accès libre au Théâtre à La Louvière.

Be there or be square!

Jean-François Mattivi, directeur, et Véronique Pipers

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La route par Bénédicte Lobelle, artiste néerlandophone

Prendre la route

Découvrir une plante au coin de la rue

Ou un horizon lointain fait de lisières et de forêts vallonnées,

Engager une conversation

Ou croiser un regard

S’asseoir sur un rocher

Ou tout simplement accélérer

Emprunter un tout-petit chemin

Ou revenir sur ses pas

On erre tous à notre façon

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Nos vies et nos envies défilent

Entre hasards et choix

Entre décider et chercher

Entre faire et penser

Entre errer et soi-disant aboutir

Et c’est ainsi pour tout le monde

Tout cet éventail infini de routes à prendre, ou pas

N’en finit jamais, mais fait découvrir de nouvelles perspectives

La résidence d’artistes se veut une petite métaphore de ces routes

Qui offre quelques pistes

Sans indications GPS

Sans but précis

Plutôt de petits indices d’une quête

Dont chacun fait sa propre cartographie

Se concentrer sur l’humain devant soi, sentir et laisser venir

En tant que facilitatrice, j’entame le chemin de la curiosité

Être ouverte aux différentes cartographies

Riche d’une ignorance totale de votre environnement

Je l’approche avec humilité, les « palpeurs » tout à fait ouverts

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Mini-interview de Bénédicte Lobelle, artiste, sur sa démarche en résidence avec les artistes des Ateliers du 94 

« Nous avons eu l’idée, explique Bénédicte Lobelle, – parce qu’il y a un lien significatif entre l’institution les Ateliers du 94 et la région –, de travailler autour du textile et des costumes, en référence à son passé industriel et à la tradition du carnaval, notamment. » Donner aux participants la possibilité́ de s’exprimer sur de grandes et petites pièces de tissu, par analogie avec ce que j’ai créé moi-même récemment et qui s’est fait de manière très organique.

« On pourrait rêver, poursuit l’artiste avant le début de la résidence, de faire des costumes à partir de ce que chacun a peint. Ceci nous permettrait d’assembler les différentes œuvres individuelles en un ensemble, ce qui viendrait résonner avec “le travail à plusieurs” cher à l’institution. »

Les textiles pourraient être utilisés pour des costumes présentés lors d’une « Joyeuse Entrée » à La Louvière, comme l’Histoire en a connu lors de la première entrée dans les villes d’une tête couronnée. Une dynamique et un respect mutuels s’établissaient entre citoyens et monarques. Ici, on pourrait imaginer une Joyeuse Entrée de nature différente, mais tout aussi importante, où les personnes seraient centrales.

Une Joyeuse Entrée après un long voyage, un voyage solitaire, mais ensemble. »